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LECTURES
Tiré du n° 08 - 2008

«Celui qui prie ne perd jamais l’espérance»


Une catéchèse de Benoît XVI sur la prière Audience du mercredi 13 août 2008, Palais apostolique de Castel Gandolfo


Audience générale de Benoît XVI, mercredi 13 août 2008


Basilique bénédictine Sant’Angelo in Formis, Capoue, Italie: <I>Jésus en majesté</I> [© Foto Scala, Firenze]

Basilique bénédictine Sant’Angelo in Formis, Capoue, Italie: Jésus en majesté [© Foto Scala, Firenze]

Chers frères et sœurs!
De retour de Bressanone, où j’ai pu passer une période de repos, je suis content de vous rencontrer et de vous saluer, chers habitants de Castel Gandolfo, et vous pèlerins qui êtes venus aujourd’hui me rendre visite. Je voudrais encore une fois remercier ceux qui m’ont accueilli et ont veillé sur mon séjour en montagne. Ce furent des jours de détente sereine, au cours desquels je n’ai cessé de rappeler au Seigneur tous ceux qui s’en remettent à mes prières. Et ils sont vraiment très nombreux ceux qui m’écrivent en me demandant de prier pour eux. Ils m’expriment leurs joies, mais aussi leurs inquiétudes, leurs projets de vie, ainsi que les problèmes familiaux et professionnels, les attentes et les espoirs qu’ils portent dans leur cœur, avec les angoisses liées aux incertitudes que l’humanité vit en ce moment. Je peux assurer que je me souviens de tous et de chacun, en particulier lors de la célébration quotidienne de la Messe et de la récitation du Rosaire. Je sais bien que le premier service que je peux rendre à l’Église et à l’humanité est précisément celui de la prière, parce qu’en priant je place, avec confiance, entre les mains du Seigneur le ministère qu’il m’a lui-même confié, avec le destin de toute la communauté ecclésiale et civile.
Celui qui prie ne perd jamais l’espérance, même lorsqu’il en vient à se trouver dans des situations difficiles voire humainement désespérées. C’est ce que nous enseigne la Sainte Écriture et ce dont témoigne l’histoire de l’Église. Combien d’exemples, en effet, pourrions nous apporter de situations où ce fut véritablement la prière qui soutint le chemin des saints et du peuple chrétien! Parmi les témoignages de notre époque, je voudrais citer celui de deux saints dont nous célébrons ces jours-ci la mémoire: Thérèse Bénédicte de la Croix, Edith Stein, dont nous avons célébré la fête le 9 août, et Maximilien Marie Kolbe, que nous célébrerons demain, 14 août, veille de la solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie. Tous deux ont conclu leur vie terrestre par le martyre dans le camp d’Auschwitz. Apparemment leurs existences pourraient être considérées comme un échec, mais c’est précisément dans leur martyre que resplendit l’éclair de l’Amour, qui vainc les ténèbres de l’égoïsme et de la haine. A saint Maximilien Kolbe sont attribuées les paroles suivantes qu’il aurait prononcées en pleine fureur de la persécution nazie: «La haine n’est pas une force créatrice: seul l’amour en est une». Et il apporta une preuve héroïque de l’amour en s’offrant généreusement en échange de l’un de ses compagnons de prison, une offrande qui culmina avec sa mort, dans le bunker de la faim, le 14 août 1941.
Edith Stein, le 6 août de l’année suivante, à trois jours de sa fin dramatique, approchant de ses consœurs du monastère de Echt, en Hollande, leur dit: «Je suis prête à tout. Jésus est ici aussi au milieu de nous, jusqu’à présent j’ai pu très bien prier et j’ai dit de tout mon cœur: “Ave, Crux, spes unica”». Des témoins qui parvinrent à échapper à l’horrible massacre racontèrent que Thérèse Bénédicte de la Croix, tandis que, revêtue de l’habit des carmélites, elle avançait consciemment vers sa mort, se distinguait par son comportement tout imprégné de paix, par son attitude sereine et par ses manières calmes et attentives aux besoins de tous. La prière fut le secret de cette sainte co-patronne de l’Europe, qui “même après être parvenue à la vérité dans la paix de la vie contemplative, dut vivre jusqu’au bout le mystère de la Croix» (Lettre apostolique Spes aedificandi, Enseignements de Jean-Paul II, XX, 2, 1999, p. 511).
«Ave Maria!»: ce fut la dernière invocation qui monta aux lèvres de saint Maximilien Marie Kolbe tandis qu’il tendait le bras à celui qui le tuait d’une injection d’acide phénique. Il est émouvant de constater comment le recours humble et confiant à la Vierge est toujours une source de courage et de sérénité. Alors que nous nous préparons à célébrer la solennité de l’Assomption, qui est l’une des célébrations mariales les plus chères à la tradition chrétienne, nous renouvelons notre consécration à Celle qui, depuis le Ciel, veille à tout instant sur nous avec un amour maternel. Tel est en effet ce que nous disons dans la prière familière du “Je vous salue Marie”, en lui demandant de prier pour nous «maintenant et à l’heure de notre mort».


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