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NOVA ET VETERA
Tiré du n° 01/02 - 2009

MINISTÈRE ORDONNÉ. La fin principale du prêtre

Il ne s’agit pas de transformer les mœurs mais de sauver les hommes



par Lorenzo Cappelletti


«Cédant à l’invitation de beaucoup de ses confrères», le père Spicq a publié, quelques années après la parution de son volumineux commentaire exégétique, un texte de méditation plus accessible, toujours fondé sur les Épitres pastorales: Spiritualité sacerdotale d’après saint Paul, Paris, Les Éditions du Cerf, 1950. Le titre et la date pourraient laisser penser qu’il s’agit d’un texte aujourd’hui vieilli. Mais au contraire, comme dans toutes les œuvres des écrivains authentiques, il se trouve que des remarques tout à fait traditionnelles répondent mieux à l’attente des hommes d’aujourd’hui que beaucoup de prétendues nouveautés. Nous en proposons ici quelques-unes tirées du premier chapitre (p. 11-25) intitulé “Le mystère de la piété” (expression empruntée à 1 Tm 3, 16).
«Avec l’expression mystère de la piété, saint Paul entend définir le dépôt doctrinal confié à l’Église, l’objet de la prédication chrétienne, la nature même de la religion nouvelle. Ce grand mystère sacré, c’est très exactement le secret de Dieu relatif au salut des hommes. Un prêtre n’est au service de l’Église que pour en recevoir la communication, s’en instruire puis le révéler aux hommes, en leur appliquant toute sa puissance salutaire. Il n’est peut-être pas de vérité plus importante à rappeler de nos jours que cette “essence du christianisme” et cette fonction de l’apostolat chrétien. Les prêtres du Christ poursuivent l’œuvre de leur Maître; ils ne sont pas les gardiens d’une civilisation terrestre ni les agents d’une révolution sociale; ils n’ont même pas pour premier but de transformer les mœurs et encore moins d’assurer en ce monde le bonheur de leurs contemporains. Toute leur vocation est de sauver les hommes, non point de quelque manière que ce soit, et, si l’on peut dire à leur fantaisie, mais de les acheminer vers la connaissance de la vérité religieuse essentielle qui est Dieu et sa volonté salvatrice [...]. Ce mystère, qui n’était, à l’origine, qu’un propos divin, a été mis à exécution, il acquiert une existence objective. Il est devenu, dans le Christ, un événement historique; les apôtres en proclament la réalisation et, si l’on peut dire, la “contemporanéité” [...]. Une telle initiative de Dieu, un don si gratuit et si généreux de sa part en faveur des misérables pécheurs que nous sommes ont suscité la stupeur et l’enthousiasme des apôtres, les premiers bénéficiaires de cette révélation [...]. Ce qu’ils avaient contemplé, ils l’ont proclamé».


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