PAPE/1
La Mère suit le Fils divin

Le dernier jour du mois de mai, le jeudi 31, fête de la Visitation, le Pape a participé à la récitation du saint rosaire dans les jardins du Vatican et il a dit, devant la grotte de la Vierge de Lourdes: «Jésus commence à peine à se former dans le sein de Marie, mais son Esprit a déjà rempli son cœur, de sorte que la Mère commence déjà à suivre le Fils divin: sur le chemin qui va de Galilée en Judée, c’est Jésus lui-même qui “pousse” Marie, suscitant en elle l’élan généreux d’aller à la rencontre de son prochain dans le besoin, le courage de ne pas accorder la priorité à ses exigences légitimes, les difficultés, les préoccupations, les dangers pour sa vie elle-même». Plus loin, parlant de la charité chrétienne en tant que vertu théologale, il a ajouté: «Chaque geste d’amour authentique, même le plus petit, contient une étincelle du mystère infini de Dieu: le regard d’attention porté au frère, le fait de devenir proche de lui, de partager ses besoins, de prendre soin de ses blessures, la responsabilité de son avenir, tout, jusque dans les moindres détails, devient “théologal” lorsque cela est animé par l’Esprit du Christ».


PAPE/2
Les Indiens, les crimes et l’œuvre merveilleuse de la grâce

Au cours de l’audience générale du 23 mai, le Pape a évoqué son récent voyage au Brésil. Voici un passage de son discours: «Le souvenir d’un passé glorieux ne peut bien sûr pas ignorer les ombres qui accompagnèrent l’œuvre d’évangélisation du continent latino-américain: en effet, il n’est pas possible d’oublier les souffrances et les injustices infligées par les colonisateurs aux populations autochtones, souvent foulées au pied dans leurs droits humains fondamentaux. Mais le fait de mentionner, à juste titre, ces crimes injustifiables ne doit pas empêcher de prendre acte avec gratitude de l’œuvre merveilleuse accomplie par la grâce divine parmi ces populations au cours de ces siècles».


PAPE/3
Rome est le nom concret de la catholicité

À l’occasion du Regina Cœli de la fête de la Pentecôte, le 27 mai, voici ce que le Pape a dit aux fidèles réunis sur la place Saint-Pierre: «En outre, l’Église est par sa nature missionnaire, et, depuis le jour de la Pentecôte, l’Esprit Saint ne cesse de la pousser sur les routes du monde, jusqu’aux extrémités de la terre et jusqu’à la fin des temps. Cette réalité que nous pouvons vérifier à chaque époque est déjà en quelque sorte anticipée dans le Livre des Actes, où l’on décrit la transmission de l’Évangile des Juifs aux païens, de Jérusalem à Rome. Rome représente le monde des païens, et ainsi, tous les peuples qui sont en-dehors de l’antique Peuple de Dieu. En effet, les Actes se concluent par l’arrivée de l’Évangile à Rome. On peut alors dire que Rome est le nom concret de la catholicité et de la mission».


ÉGLISE
Bartholoméos Ier, le Pape et la Russie

Antonio Ferrari résume ainsi l’un de ses entretiens avec le patriarche œcuménique Bartholoméos I er dans le Corriere della Sera du 2 juin: «Moscou pose des problèmes à tout le monde. Quand je demande au patriarche oecuménique s’il estime possible une visite du Pape en Russie dans des délais raisonnablement brefs, celui-ci se dérobe: “Je ne sais pas. Une rencontre dans une autre ville serait peut-être plus facile”».


SACRÉ COLLÈGE
Les quatre-vingts ans des cardinaux Paskai, Macharski et Vithayathil

Le 8 mai, le cardinal franciscain hongrois László Paskai, archevêque émérite d’Esztergom-Budapest a fêté ses quatre-vingts ans; le 20 mai, même anniversaire pour le Polonais Franciszek Macharski, archevêque émérite de Cracovie, et le 29 mai, pour le rédemptoriste indien Varkey Vithayathil, archevêque majeur d’Ernakulam-Angamaly des Syro-Malabars. À la fin de mai, le Sacré Collège compte donc 184 cardinaux, dont 105 électeurs.


CURIE/1
De nouveaux secrétaires aux Congrégations pour les Causes des Saints et pour le Clergé

Mgr Michele Di Ruberto, 73 ans en août, a été nommé archevêque et secrétaire de la Congrégation pour les Causes des Saints. Il succède à l’archevêque polonais Edward Nowak, 67 ans, qui a été nommé le même jour assesseur de l’Ordre du Saint Sépulcre et chanoine de la basilique Vaticane. Di Ruberto, qui était sous-secrétaire du même dicastère depuis 1992, est originaire du diocèse de Lucera (Foggia). Ordonné prêtre en 1957, il a obtenu son doctorat en Droit canonique en 1962 à l’Université du Latran, puis son doctorat civil de Droit à l’Université de Naples en 1974.
Le 7 mai, l’évêque Mauro Piacenza a été promu archevêque et secrétaire de la Congrégation pour le Clergé. Ce prélat, 63 ans en septembre, génois, a été ordonné prêtre en 1969. Nommé en 1986 chanoine de la cathédrale de Gênes par le cardinal Giuseppe Siri, qui était à l’époque archevêque de la ville, il entre quatre ans plus tard, en 1990, au service du Saint-Siège en prenant ses fonctions à la Congrégation pour le Clergé, dont il devient chef de bureau en 1997 puis sous-secrétaire en 2000. En 2003, Jean Paul II le nomme évêque, et lui confie la charge de président de la Commission pontificale pour les Biens culturels de l’Église, autrement dit “ministre des Biens culturels” du Saint-Siège. En août 2004, il est également nommé président de la Commission pontificale d’Archéologie sacrée. Mgr Piacenza garde, ad interim, les deux charges qu’il a assumées dans les dernières années.
Le 8 mai, le bénédictin olivétain américain Michael John Zielinski, 54 ans, a été nommé vice-président de la Commission pontificale pour les Biens culturels de l’Église et vice-président de la Commission d’Archéologie sacrée. Prêtre depuis 1977, ancien prieur de la communauté monastique de l’abbaye de San Miniato al Monte, à Florence, Zielinski était abbé d’Our Lady of Guadalupe, à Pecos, aux États-Unis, depuis le mois de décembre 2003.
En outre, le 1er juin, l’archevêque canadien J. Michael Miller, 61 ans, membre de la Congrégation des prêtres de san Basilio, qui était secrétaire de la Congrégation pour l’Éducation catholique, a été nommé coadjuteur de l’archevêque de Vancouver, dans son pays.


CURIE/2
Un Colombien nommé vice-président de la Commission pour l’Amérique latine

Le 31 mai a été nommé vice-président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine l’archevêque colombien José Octavio Ruiz Arenas, 63 ans en décembre. Il prend la place de l’archevêque mexicain Luis Robles Díaz, disparu prématurément le 7 avril dernier. Ruiz Arenas, ordonné prêtre en 1969, a travaillé comme officier de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de 1985 à 1996, date à laquelle il a été nommé évêque auxiliaire de Bogotá. Depuis 2002, il est évêque de la ville de Villavicencio qui est devenue archidiocèse en 2004.


IRAK
Bush et la déchristianisation

Reportage en trois parties de Sergio Romano sur le drame des chrétiens qui ont fui l’Irak et qui se sont réfugiés en Syrie. La dernière partie, publiée dans le Corriere della Sera du 19 mai, se conclut de la manière suivante: «En Irak, à la veille de la guerre, les chrétiens, (surtout les chaldéens, mais aussi les assyriens, les orthodoxes et les arméniens) représentaient 3% de la population. À la fin de cette interminable “période de troubles”, une bonne partie de la communauté se sera dispersée dans la région et à travers le monde. Et dans un siècle, les histoires du Moyen-Orient parleront d’un président évangélique, habitué à commencer ses réunions du matin par une prière au Seigneur, qui fut responsable de la déchristianisation de l’Irak».


ITALIE
Ciampi: plus jamais un 1992

Débat enflammé, au mois de mai, sur la possibilité d’un retour en Italie d’une saison comme celle de l’enquête Mains Propres. Le président émérite de la République italienne Carlo Azeglio Ciampi a été interpellé par la Repubblica à ce sujet le 28 mai, et l’article se conclut ainsi: «Ciampi a beaucoup aimé cette vieille boutade de Gianni Agnelli, rappelée sur ces colonnes par le directeur du journal Ezio Mauro, il y a quatre jours: “Si vous échouez, il ne reste plus qu’un cardinal ou un général...”». D’après le président émérite, cette époque est révolue. Et elle ne doit plus jamais revenir».


IRAN
Les États-Unis et le raidissement iranien

«La stratégie de Washington pour défendre la cause de la démocratie a eu un effet boomerang. Elle a rendu plus difficile, pour les factions les plus modérées au sein de la hiérarchie du pouvoir en Iran, de revendiquer un compromis avec l’Occident, et elle n’a amené qu’à des vexations et à la détention d’intellectuels, réformateurs et défenseurs des droits de l’homme iraniens, qui ne souhaitent pas seulement une amélioration des relations entre les États-Unis et l’Iran, mais soutiennent aussi un processus de réformes pour le pays des ayatollahs». Cette citation est tirée d’un article paru dans le Corriere della Sera du 1er juin et signé par le prix Nobel de la paix 2003, l’Iranienne Shirin Ebadi et par le professeur Mohammad Sahimi.


RUSSIE
Poutine, Sarkozy et l’Amérique

Le Corriere della Sera du 3 juin a publié une longue interview du Président de la Fédération russe Vladimir Poutine. Les questions posées abordaient, entre autres, les rapports avec la France après la victoire aux élections présidentielles de Nicolas Sarkozy, considéré comme plus pro-américain que son prédécesseur Chirac. Voici la réponse du président russe: «Mais, voyez-vous, nous aussi nous nous sentons amis de l’Amérique [...]. Quant à Sarkozy, que je rencontrerai dans quelques jours, il a dit qu’il était un ami de l’Amérique, mais qu’il conservait jalousement le droit de ne pas être d’accord avec elle. Eh bien, c’est exactement ce que je pense».


MOYEN-ORIENT
Les services secrets israéliens et les extrémistes palestiniens

«Il y aurait eu les services secrets israéliens derrière la dramatique opération dans laquelle, le 27 juin 1976, un commando de terroristes palestiniens s’est emparé d’un avion de ligne Air France avec 229 passagers à bord (dont 83 Israéliens) et l’a détourné vers Entebbe. Le Shin Bet aurait soutenu l’opération organisée par le Front populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), pour discréditer en Occident l’Organisation pour la libération de la Palestine de Yasser Arafat et empêcher un rapprochement de cette dernière et Washington. Ce détail – surprenant dans la mesure où ce sont justement les têtes de cuir israéliennes qui sont intervenues à Entebbe le 4 juillet pour libérer les otages par la force – a émergé hier de documents du gouvernement britannique tenus jusque là top secret», peut-on lire dans le Corriere della Sera du 2 juin.


NOMINATIONS
De nouveaux évêques à Vérone et à Volterra. Un jeune auxiliaire à Palerme

Le 8 mai, Giuseppe Zenti, 60 ans, a été nommé évêque de Vérone. Originaire de San Martino Buon Albergo (Vérone), prêtre depuis 1971, il est devenu vicaire général de Vérone en 2002 et était évêque de Vittorio Veneto depuis 2003.
Toujours le 8 mai, Mgr Alberto Silvani, 61 ans en septembre, originaire de la province de Massa Carrara, a été nommé évêque de Volterra. Prêtre depuis 1970, il était jusqu’ici doyen de la concathédrale de Pontremoli et curé de la paroisse San Pietro Apostolo à Avenza.
Le 28 mai, Mgr Carmelo Cuttitta, 45 ans, a été nommé évêque auxiliaire de Palerme. Originaire de Godrano, province et archidiocèse de Palerme, ordonné prêtre en 1987, il a été secrétaire particulier du regretté cardinal Salvatore Pappalardo de 1990 à 1996, année où il est devenu curé de la paroisse de San Giuseppe Cottolengo. Mgr Cuttitta est le plus jeune des évêques de la Conférence épiscopale italienne.


DIPLOMATIE/1
Établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et les Émirats Arabes Unis

Le 31 mai a été diffusé un communiqué conjoint annonçant l’établissement des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et les Émirats Arabes Unis.


DIPLOMATIE/2
De nouveaux ambassadeurs de Timor Est, du Pakistan, d’Islande, d’Estonie, du Burundi et du Soudan

Le 21 mai, le premier ambassadeur de Timor Est accrédité près le Saint-Siège a présenté ses lettres de créance. Il s’agit de Justino Maria Aparício Guterres, 61 ans, directeur national de l’Éducation supérieure auprès du Ministère de l’Éducation et de la Culture du Timor oriental depuis 2002.
Ensuite, le 1er juin, cinq autres ambassadeurs ont présenté leurs lettres de créance, mais ils ne résideront pas de manière stable à Rome. Il s’agit des représentants du Pakistan (Madame Ayesha Riyaz, qui réside en Suisse), de l’Islande (Stefán Lárus Stefánsson, qui réside à Strasbourg), de l’Estonie (Jüri Seilenthal, résident dans son pays), du Burundi (Domitille Barancira, résidente à Berlin), et du Soudan (Ahmed Hamid Elfaki Hamid, résident à Paris).