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Tiré du n°08 - 2009


CHRISTIANISME

Messori, l’éthique et la disparition de la foi


IVocation de saint Matthieu/I, Le Caravage, 
Saint-Louis-des-Français, Rome

IVocation de saint Matthieu/I, Le Caravage, Saint-Louis-des-Français, Rome

«L’obsession de l’éthique augmente quand la foi diminue et, aujourd’hui, justement, la foi semble disparaître, comme le déclare le Pape», écrit Vittorio Messori dans un article paru sur le Corriere della Sera, le 20 septembre. L’auteur se réfère à la lettre que Benoît XVI a adressée aux évêques en mars 2009 et dans laquelle il écrit: «Dans de vastes régions de la terre, la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter».




SERGIO ROMANO

Jean Paul II, la chute du mur de Berlin et le mur entre Rome et Moscou


Manifestation de Solidarnosc, Varsovie, 1982 BR[© Associated Press/LaPresse]

Manifestation de Solidarnosc, Varsovie, 1982 BR[© Associated Press/LaPresse]

Dans une lettre envoyée au Corriere della Sera du 8 septembre, un lecteur demande des éclaircissements à Sergio Romano sur le rôle qu’a joué Jean Paul II dans l’écroulement de l’Union Soviétique. Romano répond que le pontificat de Jean Paul II a influencé le cours des événements de deux façons. L’une positive, dans la mesure où ses visites répétées en Pologne et son «soutien, qui n’était pas uniquement moral, à Solidarnosc» ont favorisé dans ce pays des réformes institutionnelles dans un sens libéral. L’autre moins positive en raison de la politique de la papauté à l’égard de l’Orthodoxie. Voici ce qu’explique Romano: «Jean Paul II a cru que la défaite du communisme allait finalement rendre possible la fin du schisme, le retour à l’unité et, naturellement, la reconnaissance de la primauté de l’évêque de Rome. Il a demandé à Gorbatchev, et obtenu, que les catholiques de rite grec de l’Ukraine occidentale (les Uniates) rentrent en possession des biens ecclésiastiques perdus à l’époque de Staline. Il a demandé, et obtenu, que le Saint-Siège soit autorisé à créer en Russie quatre grands diocèses épiscopaux: un privilège que les tsars lui avaient fermement refusé. Et il a confié la tâche de l’évangélisation à un abondant groupe d’évêques et de prêtres polonais. Il n’a pas compris que ces prêtres polonais seraient perçus en Russie comme les avant-gardes d’un projet impérial et qu’éclaterait dès lors entre Moscou et Rome une guerre froide. Après la chute du mur de Berlin, un autre mur a séparé pendant très longtemps les deux plus grandes chrétientés européennes. L’homme qui, ces dernières années, a le plus travaillé pour l’abattre est Benoît XVI».




ARRIGO LEVI

Le réconfort qui fut apporté par Paul VI


Paul VI dans les Jardins du Vatican

Paul VI dans les Jardins du Vatican

Dans un article publié sur La Stampa du 12 septembre et intitulé Une certaine idée du pays, Arrigo Levi analyse la situation italienne du présent et du passé récent. Voici sa conclusion: «Nous n’ignorons pas les dangereuses tensions qui se manifestent, mais nous avons confiance dans la solidité et dans la vaste popularité de nos grandes institutions et nous découvrons beaucoup de faits positifs, de progrès sociaux, civils et économiques, et même politiques, qui confortent notre confiance dans l’idée de l’Italie que nous avons toujours portée dans notre cœur». Dans cet article, il y a aussi cet hommage à Paul VI: «Et nous n’oublions pas quel profond réconfort fut apporté aux défenseurs de notre démocratie par un grand pape, Paul VI, un homme d’une solide foi antifasciste, toujours attentif aux événements italiens».





Le pape Benoît XVI [© Cristian Gennari/Siciliani]

Le pape Benoît XVI [© Cristian Gennari/Siciliani]

PAPE/1
«L’Église n’agit pas pour étendre son pouvoir»

«Je réaffirme avec force tout ce qui a été dit à plusieurs reprises par mes vénérés prédécesseurs: l’Église n’agit pas pour étendre son pouvoir, ou pour affirmer sa domination, mais pour apporter à tous le Christ, salut du monde». C’est ce qu’a dit Benoît XVI dans son Message pour la quatre-vingt-troisième Journée missionnaire mondiale que se célèbrera le dimanche 18 octobre.


PAPE/2
«Éviter la sécularisation des prêtres et la cléricalisation des laïcs»

«Avec ses fidèles et ses ministres, l’Église est, sur la terre, la communauté sacerdotale organiquement structurée comme Corps du Christ, pour accomplir efficacement, unie à son Chef, sa mission historique de salut […]. C’est dans la diversité fondamentale entre sacerdoce ministériel et sacerdoce commun que se comprend l’identité spécifique des fidèles ordonnés et des laïcs. C’est pourquoi il est nécessaire d’éviter la sécularisation des prêtres et la cléricalisation des laïcs». Paroles de Benoît XVI, jeudi 17 septembre, aux évêques de la Conférence épiscopale du Brésil (Nordeste 2) à Rome, en visite ad limina apostolorum.


PAPE/3
Quelque chose qui vient avant

«Aujourd’hui, pour la réflexion dominicale habituelle, je prendrai appui sur le passage de la lettre de Jacques qui nous est proposé par la liturgie du jour (3, 16 - 4, 3) et je m’arrêterai en particulier sur une expression qui frappe par sa beauté et par son actualité. Il s’agit de la description de la vraie sagesse que l’apôtre oppose à la fausse sagesse. Tandis que cette dernière est “terrestre, matérielle et démoniaque” et qu’elle se reconnaît au fait qu’elle provoque jalousies, chicanes, désordres et toutes sortes de mauvaises actions (cf. 3, 16), la “sagesse qui vient d’en haut”, au contraire “est tout d’abord pure, puis pacifique, indulgente, bienveillante, pleine de pitié et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie” (3, 17). Un liste de sept qualités, selon l’usage biblique, d’où ressortent la perfection de la sagesse authentique et les effets positifs qu’elle produit. Comme sa première et principale qualité, placée en quelque sorte comme une prémisse des autres, saint Jacques cite la “pureté”, c’est-à-dire la sainteté, le reflet transparent – pour ainsi dire – de Dieu dans l’âme humaine». Telles sont les paroles prononcées par le pape Benoît XVI à l’occasion de l’Angélus du dimanche 20 septembre. En conclusion de sa brève méditation, le Pape a dit: «Chers amis, une fois encore l’Écriture sainte nous a conduits à réfléchir sur des aspects moraux de l’existence humaine, mais à partir d’une réalité qui précède la morale même, à savoir la vraie sagesse. Demandons à Dieu avec confiance la sagesse du cœur, par l’intercession de Celle qui a accueilli dans son sein et enfanté la Sagesse incarnée, Jésus-Christ, notre Seigneur. Marie, Siège de la Sagesse, prie pour nous!».


ÉGLISE/1
Tettamanzi, la crise économique et Pie XI

Le 14 septembre, dans une intervention publiée sur La Stampa, l’archevêque de Milan, le cardinal Dionigi Tettamanzi a analysé les causes de la crise économique actuelle. Dans son article, après avoir établi un parallèle entre la crise actuelle et celle de 1929, il a cité ce passage de l’encyclique de Pie XI Quadragesimo anno (1931): «Le juste ordre de l’économie ne peut être abandonné à la libre concurrence des forces. De cette origine, en effet, comme d’une source empoisonnée, sont venues toutes les erreurs de la science économique individualiste, laquelle, oubliant ou ignorant que l’économie a un caractère social non moins que moral, jugea que l’autorité publique devait l’estimer et la laisser absolument libre».


ÉGLISE/2
Monseigneur Parolin nommé nonce au Venezuela

«Pour ma part, je voudrais que mon cœur, ce jour-là, soit plein de gratitude, d’humilité, d’amour, d’esprit de service». C’est là un passage de la lettre écrite, le 17 août, par Mgr Pietro Parolin, ancien sous-secrétaire de la section pour les Rapports avec les États de la Secrétairerie d’État, à l’occasion de sa nomination à la charge d’archevêque et en même temps de nonce au Venezuela. La lettre de Parolin, dont l’ordination a eu lieu le 12 septembre, se poursuit ainsi: «De gratitude, parce que j’ai toujours expérimenté la bonté miséricordieuse du Seigneur […]. D’humilité parce que plus on avance en âge, plus on touche du doigt sa misère et son inaptitude face au don incommensurable de Dieu: “Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié”. D’amour parce que je voudrais que chaque jour qui me reste à vivre, chaque instant, chaque respiration, ne soit que la répétition de l’élan de Pierre, mon saint patron, qui dit sur la rive de la mer de Galilée: “Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime”» (Jn 21, 17).


ÉGLISE/3
Biffi, le purgatoire est le lieu où les âmes «vont se faire belles»

«Quant au purgatoire, c’est une chose, d’un certain point de vue, très simple. Dans le dessein de Dieu, il faut se purifier, il ne suffit pas de dire: je me suis trompé. Mai il faut considérer comme erronées les tendances de la piété populaire et d’une certaine théologie qui a interprété le purgatoire comme un petit enfer. Le climat du purgatoire est la sérénité. Les âmes sont dans la grâce de Dieu. Le cardinal Schuster disait que le purgatoire est comme un cours d’exercices spirituels […]. La description que fait Dante des âmes “qui vont se faire belles” me convient parfaitement». C’est ce qu’a dit l’archevêque émérite de Bologne, le cardinal Giacomo Biffi, dans une intervention publiée sur L’Osservatore Romano du 6 septembre.


CUBA
Raúl Castro autorise la célébration de l’Eucharistie dans les prisons cubaines

Depuis le mois de septembre on peut, pour les détenus des prisons cubaines qui le demandent, célébrer la messe et d’autres cultes chrétiens. C’est le pasteur évangélique Miguel Hernández, président du Conseil des Églises cubaines, qui a révélé cette décision des autorités cubaines. La nouvelle a été confirmée par la Conférence épiscopale de Cuba.


OTAN
Le secrétaire de l’OTAN: un «nouveau début» avec Moscou

Le 17 septembre, le président des États-Unis, Barack Obama, a annoncé que les États-Unis ne construiraient pas le “bouclier spatial”, un système défensif perçu comme une menace par les autorités russes. Le jour suivant, la Russie a répondu en gelant les mesures militaires prises en réponse au bouclier. Voilà ce qu’écrit en résumé La Stampa du 19 septembre: «La lueur de sérénité dans les relations internationales se reflète dans les propos du secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, qui, lors de sa première sortie publique après son installation, a parlé de la possibilité d’“un nouveau début” dans les rapports entre l’Alliance et Moscou».


CURIE/1
Balestrero sous-secrétaire aux Relations avec les États

Le 17 août, Mgr Ettore Balestrero a été nommé sous-secrétaire de la section pour les Rapports avec les États de la Secrétairerie d’État, en pratique “vice-ministre des Affaires étrangères du Vatican”. Il succède à Mgr Pietro Parolin, nommé nonce au Venezuela (cf. plus bas). Balestrero, quarante-trois ans en décembre, est né à Gênes et a été ordonné prêtre pour le diocèse de Rome en 1993. Élève de l’Almo Collegio Capranica, il a obtenu sa licence en Théologie et son doctorat en Droit canonique à l’Université pontificale du Latran. Après avoir exercé le ministère pastoral à la paroisse Sancta Mater Ecclesiae, à Rome, il a fréquenté l’Académie ecclésiastique pontificale. En 1996 il est entré dans le service diplomatique du Saint-Siège et il a prêté ses services à la nonciature de Corée jusqu’en 1998 et à celle des Pays-Bas les trois années suivantes. Il était depuis 2001 dans la seconde section de la Secrétairerie d’État.


CURIE/2
Un Africain sous-secrétaire du Conseil pour la Pastorale de la Santé

Le 1er septembre, Mgr Jean-Marie Musivi Mpendawatu a été nommé sous-secrétaire du Conseil pontifical pour les Services de la Santé. Originaire de la République démocratique du Congo, 54 ans, il travaille depuis 1991 dans ce dicastère où il a été appelé par le cardinal Fiorenzo Angelini qui en était alors président.


DIPLOMATIE
Nouveaux nonces en Serbie, au Venezuela et en Espagne

Le 8 août, l’archevêque Orlando Antonini, 65 ans en octobre, originaire des Abruzzes, a été nommé nonce apostolique en Serbie. Ordonné prêtre en 1968, archevêque depuis 1999, il était représentant pontifical au Paraguay depuis 2005.
Le 17 août, Mgr Pietro Parolin, 54 ans, “vice-ministre des Affaires étrangères” du Vatican depuis sept ans, a été promu archevêque et nonce apostolique au Venezuela.
Le 20 août, l’archevêque Renzo Fratini, 65 ans, originaire des Marches, a été nommé nonce en Espagne et en Andorre. Ordonné prêtre en 1969, archevêque depuis 1993, il était depuis 2004 représentant pontifical au Nigeria.


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