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NOVA ET VETERA
Tiré du n° 06/07 - 2009

Archives de 30Jours

C’est le Seigneur qui agit


«Dans le confessionnal, nous ne devons pas exhiber notre culture ou nous répandre en explications, sinon nous compromettons ce que le Seigneur est en train de faire», recommandait le père Léopold Mandic, confesseur de la miséricorde de Dieu


par Stefania Falasca


Une des dernières photos du père Léopold Mandic

Une des dernières photos du père Léopold Mandic

Avec lui, la confession était chose courte, voire très courte. Il ne se répandait jamais en discours ou en explications. Il avait appris dans le Catéchisme de saint Pie X qu’une bonne confession devait être une confession brève. Et pourtant son confessionnal a été pendant plus de quarante ans une sorte de havre de salut pour les âmes. Les pénitents étaient nombreux, et ils le fréquentaient assidûment. Le père Léopold était toujours là pendant douze, treize ou quinze heures par jour. Il confessait et absolvait oves et boves, c’est-à-dire tout le monde. Ceux qui l’ont connu sont témoins de son aimable délicatesse, de son humilité toute simple, confiante en l’infinie miséricorde de Dieu et en l’action de la grâce qui agit à travers les sacrements. La petite cellule-confessionnal n’a pas changé; elle est toujours là, à côté de l’église Sainte-Croix, dans le couvent des Capucins de Padoue. C’est une petite pièce, avec tous les humbles objets qui ont fait partie de sa vie: son prie-Dieu, un crucifix, une image de la Sainte Vierge, son étole, sa chaise. Les violents bombardements qui ont rasé l’église et le couvent en mai 1944 n’ont même pas réussi à la démolir. Dans cette terrible destruction, seul le confessionnal est resté miraculeusement intact. Deux ans avant sa mort, survenue le 30 juillet 1942, le père Léopold avait prédit à un ami les bombardements qui devaient frapper Padoue: «Et ce couvent?» demanda cet homme; «Mon père, ce couvent sera-t-il aussi détruit?». «Malheureusement, ce couvent aussi sera durement frappé», répondit le père Léopold dans un murmure. «Mais pas cette cellule, pas elle. Ici, le Seigneur Dieu a répandu tant de miséricorde pour les âmes... il faut que cette pièce reste comme un monument en honneur de Sa bonté».
Léopold Mandic a été proclamé saint le 16 octobre 1983. Il a été élevé à l’honneur des autels par la vox populi, et sa canonisation a été l’une des plus rapides de notre siècle: elle est survenue quarante-et-un an seulement après sa mort.

De noble famille bosniaque
Né en 1866 en Dalmatie, à Castelnuovo di Cattaro, Adéodat Mandic faisait partie d’une noble famille bosniaque. Il prit le nom de frère Léopold lors de son entrée au séminaire des Capucins, à Bassano del Grappa. À vingt-quatre ans, il fut ordonné prêtre puis se consacra complètement, d’abord à Venise, ensuite à Bassano, à Thiene et définitivement à Padoue à partir de 1909, au sacrement de la pénitence. Pour ses supérieurs, il ne pouvait rien faire d’autre, vu sa taille d’un mètre trente-huit, sa faible constitution, sa démarche gauche et incertaine.... Physiquement, il ne valait rien, et il avait même de la peine à parler, car il mangeait ses mots, défaut qui se faisait surtout sentir quand il priait ou qu’il devait répéter des formules par cœur. Pratiquement, il était incapable de prononcer un «oremus» en public, chose qui n’est pas sans conséquences dans un ordre de prêcheurs comme celui des Capucins! «Il lui arrivait souvent de s’étonner», rappelait un de ses frères pendant le procès de canonisation, «en voyant des universitaires, des hommes importants, des personnes très qualifiées, venir le trouver lui, “pauvre moine”; et il attribuait très humblement tout cela à la grâce du Seigneur qui, par l’intermédiaire “d’un piètre ministre rempli de défauts”, daignait faire du bien aux âmes». Tous ceux qui l’ont connu se souviennent de sa sincère humilité, pleine de reconnaissance et de gratitude. À Padoue, dans les dernières heures d’un jour de Pâques, un jeune prêtre rencontra le père Léopold qui tenait à peine debout tant il était fatigué par les heures passées au confessionnal. Dans un élan de compassion filiale, il lui dit: «Comme vous devez être fatigué, mon père...»; «et comme je suis content...» enchaîna le père Léopold avec douceur. «Remercions le Seigneur et demandons-Lui pardon, car il a daigné permettre que notre misère entre en contact avec les trésors de sa grâce».
Chaque jour, on voyait de nombreuses personnes de toutes les classes sociales qui l’attendaient devant la petite porte de son confessionnal. Analphabètes, frustes paysans, médecins, avocats, prêtres et religieux, magnats de l’industrie et professeurs, ils attendaient tous leur tour en silence et le père Léopold les accueillait tous, avec toujours le même empressement et la même délicate discrétion, spécialement ceux qui revenaient à la confession après des années d’éloignement. «Me voilà, entrez, prenez place... vous savez, je vous attendais...» s’entendit dire un jour un habitant de Padoue qui ne s’approchait plus des sacrements depuis des années. Cet homme était si troublé et si gêné qu’une fois entré dans le confessionnal, il alla s’asseoir sur la chaise du prêtre au lieu de se mettre à genoux; le père Léopold ne dit rien, il se mit à genoux, et c’est dans cette position qu’il écouta la confession. Dans sa délicatesse, il comprenait la fragilité humaine et il évitait d’humilier inutilement. «Ne faites pas attention... vous savez, même si je suis prêtre et moine, je suis bien misérable moi aussi», dit-il à un autre pénitent. «N’ayez crainte, si le Père éternel ne me tenait pas par la bride, je serais pire que les autres...». Et, s’adressant à un homme qui avait commis de grandes fautes et qui avait beaucoup de peine à vider son sac: «Nous sommes tous de pauvres pêcheurs: que Dieu ait pitié de nous». Il dit ces mots avec tant de douceur que cet homme se sentit immédiatement encouragé et commença à s’accuser avec sincérité. «La miséricorde de Dieu dépasse toutes les attentes», répétait-il souvent à ses pénitents: «Dieu préfère le défaut qui mène à l’humiliation plutôt qu’une conduite correcte, mais orgueilleuse».

L'église et le couvent des Capucins à Padoue, photographiés avant leur destruction lors du bombardement du 14 mai 1944

L'église et le couvent des Capucins à Padoue, photographiés avant leur destruction lors du bombardement du 14 mai 1944

«Ne compromettons pas ce que fait le Seigneur par nos explications»
En croyant fermement en l’efficacité de la grâce que le Seigneur lui-même nous communique à travers les sacrements, le père Léopold a toujours conservé la conviction inébranlable qu’une confession doit être courte. Certes, il lui arrivait parfois, lorsqu’il y avait moins de monde, de s’entretenir avec quelqu’un pendant une demi-heure, soit parce qu’il s’intéressait à ses études ou à son travail, soit parce qu’il s’agissait de novices ou d’âmes qui lui demandaient sa ions du catéchisme de la doctrine chrétienne». Dans une lettre adressée à un prêtre, le père Léopold écrit: «Pardonnez-moi, mon père, pardonnez-moi si je me permets... mais nous autres, voyez-vous, nous ne devons pas exhiber notre culture au confessionnal, nous ne devons pas parler de choses qui dépassent les capacités des différentes âmes, et nous ne devons pas nous répandre en explications; sinon, par notre imprudence, nous finissons par compromettre ce que le Seigneur est en train de faire dans les âmes. C’est Dieu, Dieu seul qui agit dans les âmes! Nous devons disparaître, nous devons nous borner à aider cette intervention divine sur les voies mystérieuses de leur salut et de leur sanctification».
Il exhortait toujours ses pénitents à avoir la foi, à prier, à s’approcher souvent des sacrements. Mais, inutile de le dire, l’humble moine était magnanime dans ses pénitences et à ceux qui voyaient des objections à cette indulgence, il ripostait: «C’est vrai... et ensuite, c’est moi qui dois payer la dette... mais le purgatoire vaut toujours mieux que l’enfer. Si celui qui vient se confesser et qui reçoit une pénitence légère doit ensuite aller au purgatoire, ne risque-t-on pas, en lui donnant une pénitence trop lourde, qu’il se dégoûte et qu’il finisse en enfer?». C’est pour cela que d’habitude, il donnait trois Ave Maria et trois Gloria Patri. Il donnait des pénitences légères aux laïcs qui étaient loin de la vie de l’Église mais aussi aux âmes qui ont, par vocation, beaucoup de prières à dire tous les jours. Un jour, un prêtre lui demanda s’il ne serait pas bon de seconder le désir d’une brave femme qui voulait porter sur elle un instrument de pénitence. Le bon père répondit immédiatement que ce n’était pas un désir à seconder. «Mais excusez-moi, mon père, vous ne la connaissez pas: ce n’est pas une âme quelconque, c’est une âme en or, sérieuse...». Le père Léopold refusa plus fermement encore. Et l’autre insistait. Alors le prudent confesseur lui posa cette question: «Permettez-moi de vous poser la question: est-ce que vous portez un silice?». «Non!». «Et alors? Mon cher père, habituons nos pénitents à obéir aux commandements de Dieu et à leur devoir. Cela suffit, cela suffit! Et laissons tomber ces lubies!».
Le père Léopold était aussi magnanime dans l’absolution: il ne la refusait vraiment à personne, et il regretta toujours les rares fois où il l’avait fait. Quelques jours avant sa mort, un prêtre lui demanda: «Y a-t-il quelque chose qui vous a fait beaucoup de peine?». Et il répondit: «Oh oui! Malheureusement oui! Quand j’étais jeune, dans mes premières années de sacerdoce, j’ai refusé trois ou quatre fois l’absolution...».

L'extérieur de la petite cellule-confessionnal du père Léopold, restée intacte après le bombardement qui a détruit l'église des Capucins à Padoue en 1944

L'extérieur de la petite cellule-confessionnal du père Léopold, restée intacte après le bombardement qui a détruit l'église des Capucins à Padoue en 1944

«Qu’ils se reposent... je le ferai à leur place»
Tout le monde le connaissait pour sa bonté: el padre Leopoldo, o benedeto! Queo si ch’el xe bon! L’è un santo (le père Léopold, père béni! oh, lui, oui qu’il est bon! C’est un saint), disaient les gens, au point que lorsque ses supérieurs le firent transférer à Fiume en 1923, ce fut un deuil pour tous les habitants de Padoue; ils insistèrent tant que ses supérieurs durent revenir sur leur décision et le renvoyer à Padoue peu de temps après. Les novices, eux aussi, le vénéraient. En 1910, l’année qui suivit son retour à Padoue, le père Léopold fut en effet nommé maître des novices du grand séminaire des Capucins, avant d’être rapidement relevé de cette tâche. Un de ses confrères raconte: «Il avait beaucoup d’affection pour les séminaristes, il se montrait très paternel avec eux et il les encourageait toujours dans la vertu de l’espérance. Notre règle était très austère. Il fallait se lever à une heure du matin pour réciter les matines et l’hiver, par grand froid, c’était très dur... et le père Léopold pensait à ces pauvres jeunes... je me souviens qu’il est allé plus d’une fois trouver le père supérieur pour lui demander d’avancer les matines au soir précédent: «Père supérieur, cette nuit, il va faire froid...». «Mais mon père, la température n’est pas arrivée au-dessous de zéro...». «Mais cette nuit, elle le fera...». «Laissons-les dormir», disait-il au père supérieur, «qu’ils se reposent… je le ferai à leur place». Et il prenait soin qu’ils soient en bonne santé, qu’ils mangent bien, qu’ils ne soient pas réprimandés par leurs supérieurs pour quelque vétille pendant le repas, comme cela se faisait à l’époque». Le supérieur des Capucins de l’époque écrit: «Le père Léopold savait combien il m’était cher, il s’entretenait avec familiarité avec moi et il me disait souvent: “Pardonnez-moi, père provincial, mais essayez de ne pas charger la conscience de nos frères, surtout les jeunes, par des prescriptions qui ne sont pas absolument nécessaires, parce que, voyez-vous, il faut observer les prescriptions des supérieurs. Et si elles ne sont pas vraiment nécessaires, les prescriptions sont un piège pour les faibles... Pardonnez-moi, pardonnez-moi...”».
Une douloureuse affaire, qui vit un des novices expulsé du couvent pour avoir commis délibérément des fautes très graves, montre de quelle miséricorde et de quel amour était capable le cœur du père Léopold, même pour ceux qui ne le méritaient pas. Un prêtre en a été témoin: «Je me trouvais dans le couvent lorsque je rencontrai le père Léopold qui venait de sortir de l’hôpital. Il m’appela dans son confessionnal et me conjura, au nom de Dieu, d’accueillir ce “pauvre garçon” et de prier le supérieur du couvent de bien le traiter pour sauver au moins la foi du jeune homme. Il me dit plusieurs fois en pleurant: “Il faut que la foi soit sauvée, que la foi soit sauvée!”. Puis, bégayant parfois d’émotion, il continua: “Dites, dites bien à ce pauvre garçon que je prierai pour lui. Dites-lui que demain, en célébrant la sainte messe, je me souviendrai de lui, et même... non, dites-lui que je la célébrerai tout entière pour lui et que je le bénirai toujours. Vous lui direz que le père Léopold l’aimera toujours!...”. À mon tour, je fus pris d’émotion en voyant à quel point son cœur était rempli de charité évangélique. Seules les mères trouvent des expressions aussi déchirantes quand leur enfant dégénéré s’éloigne d’elles». Mais certains commencèrent à trouver que cette bonté démesurée tombait dans une complaisance excessive, et ils firent la grimace.

Le père Léopold dans sa petite cellule-confessionnal

Le père Léopold dans sa petite cellule-confessionnal

«Maître bien-aimé, c’est Vous qui m’avez donné le mauvais exemple»
C’est alors que l’on commença à reprocher au père Léopold sa générosité envers ses pénitents, même les récidivistes les plus endurcis, et la générosité de son pardon. On lui reprochait d’être trop expéditif, de se contenter parfois d’accusations sommaires, et on arriva même à le taxer de laxisme en matière de morale. Il fut donc déconseillé ouvertement aux novices de se confesser à lui. Les critiques arrivèrent aux oreilles du petit moine et un jour, un prêtre lui dit: «Mais mon père, vous êtes trop bon... vous devrez en rendre compte au Seigneur!... Vous ne craignez pas que Dieu vous demande de justifier cette générosité excessive?». Et le père Léopold, indiquant le crucifix: «C’est Lui qui nous a donné l’exemple! Ce n’est pas nous qui sommes morts pour les âmes, c’est Lui qui a répandu son sang divin. Nous devons donc traiter les âmes comme Il nous l’a enseigné par Son exemple. Pourquoi devrions-nous augmenter l’humiliation des âmes qui viennent se prosterner à nos pieds? Ne sont-elles pas déjà assez humiliées? Jésus a-t-il humilié le publicain, l’adultère, Marie-Madeleine?». Et il ajouta, en écartant les bras: «Et si le Seigneur me reprochait ma générosité, je pourrais lui dire: “Maître bien-aimé, c’est Vous qui m’avez donné le mauvais exemple, en mourant sur la croix pour les âmes, poussé par Votre divine charité”».
«On me dit que je suis trop bon», écrit-il à un ami prêtre, «mais si quelqu’un vient s’agenouiller devant moi, n’y a-t-il pas là une preuve suffisante qu’il veut avoir le pardon de Dieu?».
Les critiques furent rapidement balayées. Monseigneur Guido Bellincini, qui était alors chanoine théologien de Padoue, envoya immédiatement une lettre au couvent du père Léopold: «La grande générosité de votre cœur, très cher père, n’est pas le signe d’un laxisme moral, mais de votre compréhension de la fragilité humaine et de votre confiance dans les inépuisables trésors de la grâce, qui n’est ni complaisance, ni indifférence envers la faute, mais longanimité concédée au pécheur, pour qu’il ne désespère pas de ses possibilités de réhabilitation et que ses bonnes résolutions soient confortées. Remercions Dieu qui fait les choses justes: il a voulu que soit confesseur et juge un homme simple et non pas un ange venu du ciel. Malheur à nous si le confesseur était un ange: comme il serait rigoureux et terrible! L’homme, en revanche, comprend l’homme, et les sacrements sont faits pour les hommes!».
En mai 1935, le père Léopold fêta sa cinquantième année de vie religieuse. Inutile de dire combien de manifestations d’affection il reçut ce jour-là. Jamais il n’aurait pensé être honoré de cette manière, lui qui était la discrétion en personne. Honor seguitur fugientes! Jamais en effet, ni pendant sa vie ni après sa mort, sa grande réputation de sainteté ne suscita de publicité bruyante ou de fanatisme. Les dons extraordinaires et les grandes œuvres que le Seigneur a daigné accomplir à travers lui se faisaient dans le silence, sans que personne, ou presque, ne s’en aperçût, au point que beaucoup de ses frères eux-mêmes ne s’en aperçurent qu’après sa mort, comme ils en témoignèrent au cours du procès: «Moi-même, je ne l’aurais jamais cru, parce que pendant sa vie, il paraissait ne rien avoir d’extraordinaire. Le père Léopold semblait un moine exemplaire, mais rien de plus».
Combien sont ceux qui obtinrent, grâce à ce “rien de plus”, des grâces et des miracles, combien de “gros bonnets” ont obtenu le repentir et même le don des larmes, combien d’“Innommés” [l’Innomé est un personnage des Fiancés de Manzoni] franchirent la petite porte qui menait à son confessionnal... combien se souviendront leur vie entière de ce regard, de cette étreinte... Et lui, il confiait tout à Marie, celle à qui tout a été pardonné à l’avance. Combien d’heures de ses nuits a-t-il passées à prier pour ces âmes? Combien de fois le père gardien l’a-t-il trouvé avant l’aube, agenouillé à terre, dans la pénombre de la chapelle, devant la statue de la Sainte Vierge? Pour elle, il avait des gestes de tendresse enfantine, il l’embrassait et l’implorait, les larmes aux yeux, comme un tout petit.
Les derniers temps, atteint d’un cancer à l’œsophage, ses prières à sa “chère patronne céleste” sont remplies, plus que jamais, d’une tendresse émouvante: «J’ai un très grand besoin», écrit-il à un ami, qu’«Elle, ma très douce mère céleste, daigne avoir pitié de moi. Qu’Elle daigne tourner son cœur de mère vers moi; qu’Elle daigne avoir pitié de moi». Et il demandait à ses confidents de prier la Vierge pour que la souffrance provoquée par la maladie ne l’empêche pas de remplir sa tâche de confesseur. «Suppliez-La», demandait-il, «suppliez son cœur de mère pour que je puisse humblement servir le Seigneur Jésus-Christ dans mon ministère, jusqu’à la fin... Tout, tout pour le salut des âmes... Tout pour la gloire de Dieu!».
À l’aube de ce 30 juillet , il voulut célébrer la messe, mais sa faiblesse était telle qu’il fut ramené dans son lit. Sentant que ses forces l’abandonnaient, il demanda à ses frères d’entonner le Salve Regina. En entendant les derniers vers, il se redressa, les yeux pleins de larmes... Dulcis Virgo Maria, ô douce Vierge Marie. Ce fut son dernier soupir. La veille, il avait confessé cinquante personnes, et c’est à minuit qu’il avait entendu son dernier pénitent.


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