Au cours de l’homélie de la sainte messe de l’Épiphanie du Seigneur, Benoît XVI a évoqué la façon de parler aussi d’une «épiphanie de Jésus-Christ dans la Sainte Eucharistie». Et il a ajouté: «L’Église célèbre tous les mystères du Seigneur dans ce très saint et très humble Sacrement, dans lequel il révèle et cache dans le même temps sa gloire. “Adoro te devote, latens Deitas” – en adorant, ainsi prions-nous avec saint Thomas d’Aquin».

Au cours de l’Angélus du dimanche 25 janvier, Benoît XVI a expliqué la rencontre de Saul avec Jésus sur la route de Damas par ces mots: «À ce moment-là, Saul a compris que son salut ne dépendait pas des bonnes œuvres accomplies selon la loi, mais du fait que Jésus était mort aussi pour lui – le persécuteur – et qu’il était, et qu’il est, ressuscité».

Nous publions un passage de l’article d’Arrigo Levi “Chiesa-Ebrei, il Tevere più stretto” [Église-Juifs, les rives du Tibre se rapprochent ndr], publié dans La Stampa du mercredi 18 février: «Il arrive qu’après une erreur commise, la correction qui s’ensuit se fasse particulièrement éclairante. Après le retour, dans la prière rétablie du Vendredi Saint, du souhait de la conversion des Juifs, c’est à la vaste étude du cardinal Kasper, que nous avons signalée à l’époque, qu’est revenue la tâche d’éclaircir que ces mots n’étaient pas un appel à une action missionnaire envers les Juifs. Kasper avait saisi l’occasion pour reprendre un concept théologique cher à Wojtyla, en expliquant que le “mystère impénétrable de la grâce” se trouve dans les seules mains de Dieu: l’Église “ne peut aucunement” en assumer l’exécution. Cette reconnaissance ne vaut pas seulement pour les rapports entre l’Église et les Juifs. En ce qui me concerne, je pense que de cette manière, on ouvre implicitement la porte à un dialogue non seulement culturel mais religieux avec les non catholiques: et peut-être même avec nous, laïcs, qui admettons ne pas croire en Dieu. Un croyant, convaincu que nous nous trompons, ne peut certainement pas exclure que Dieu croie en nous et nous concède, à l’aune de son impénétrable jugement, la Grâce».

Dans son compte-rendu d’une nouvelle édition illustrée de la Divine Comédie, paru dans le supplément dominical du Il Sole 24 Ore du 22 février (p. 25), Carlo Ossola écrit: «À partir de ce chant [XXI], Dante multiplie les figures d’ineffabilité, il se présente – dès le début du chant suivant – comme un “fantolin”, un infans, incapable de paroles, [nécessiteux de mère et de refuge: “Oppressé de stupeur, du côté de mon guide / je me tournai, comme l’enfant qui recourt/ là où toujours il se confie le plus;/ et elle, comme mère qui secourt / aussitôt son fils pâle et hors d’haleine, / […]” (XXII, 1-5). Cette image se développera plus encore dans le chant suivant avec les célèbres tercets: “Comme un nourrisson qui tend les bras / vers sa mère quand il a pris son lait, / pour la joie qui enfin s’enflamme au-dehors, / chacune de ces blancheurs tendit vers le haut / sa cime, si bien que me fut claire / la haute affection qu’ils avaient pour Marie” (XXIII, 121-126).
“Parvoletti [petits enfants ndr]” se retrouve encore dans le Chant XXVII du Paradis et “fantolino [infans]” et “balia [nourrice ndr]” apparaîtront dans le final du Chant XXX: Dante se fait tout petit, comme s’il s’appliquait à lui-même, entré sur la voie de salut de la pleine maturité: “J’avais fait la moitié de ma route en ce monde”, la maxime évangélique:“Nisi efficiamini sicut parvuli, non intrabitis in regnum caelorum” (Mt 18, 3). Le dernier chant du Paradis sera l’accomplissement de ces figures, aphasie du nouveau-né: “Ma parole désormais sera plus courte / même au regard de ce dont j’ai mémoire, / que d’un enfant qui baigne encore la langue au sein” (XXXIII, 106-108). Et pourtant c’est le chant dans lequel Dante, comme l’a rappelé Curtius, récapitule toutes les autorités des classiques dont il est l’héritier et l’accomplissement: non seulement saint Bernard, qui élève l’admirable prière à la Vierge “Vierge Mère, fille de ton fils”), mais le Virgile de l’Énéide (“Ainsi au vent dans les feuilles légères / Se perdait la sentence de Sibylle” (XXXIII, 65-66), et la tradition grecque des Argonautes (“En un seul point m’est plus violent oubli / que ving-cinq siècles à l’entreprise / qui fit s’émeveiller Neptune à voir l’ombre d’Argo”: 94-96). Est-il possible que Dante, qui se dresse comme le zénith de toute l’ère classique, se présente biologiquement comme un “infans”?
Ici aussi – et ce la n’a jamais été observé jusqu’ici par la critique – Dante convoque l’autorité la plus haute parmi les Pères de l’Église, ce saint Augustin qu’il place au sommet du Paradis: “François, Benoît et Augustin” (XXXII, 35). Et en effet, c’est justement saint Augustin, dans le dernier livre des Confessions, qui célèbre les louanges du créé et invoque la vision de la béatitude dernière, en assignant “aux petits qui ne parlent pas encore et aux nourrissons” l’innocente palpitation de cette suprême louange: “Ô Seigneur, fais que nous puissions voir les cieux, œuvre de Tes mains! Débarrasse de nos yeux les nuages dont tu les as voilés. Là est le témoignage qui donne la sagesse aux petits. De la bouche des petits qui ne parlent pas encore et des nourrissons, accomplis ta louange” (“Perfice, Deux meus, laudem tuam, ex ore infantium ac lactantium”: Confessiones XIII, 15). Perfice: c’est ainsi que Dante faisait arriver à son accomplissement la longue “louange” de l’humanité, infans dans sa forme et en même temps Père de l’Église des temps ultimes».

«Il faudrait une caresse du Nazaréen»: c’est ainsi que s’est exprimé Enzo Jannacci à propos de l’affaire Englaro, dans une interview publiée par le Corriere della Sera la vendredi 6 février. Face à Eluana et à ceux qui se trouvent dans ses conditions, «des personnes vivantes en apparence seulement, mais vivantes», le célèbre chanteur, qui est aussi un médecin milanais et se déclare depuis toujours «athée laïc très imprudent», a avoué que dans de telles circonstances, il n’a pu faire autre chose que lever les bras et invoquer le Christ. «Dans ces dernières années, la figure du Christ est devenue fondamentale pour moi: c’est la pensé de sa fin sur la croix qui rend impossible pour moi la simple idée d’aider quelqu’un à mourir. Si le Nazaréen revenait, il nous donnerait des gifles, à nous tous. Nous les méritons, et comment! Mais de temps en temps, nous aurions aussi besoin qu’il nous donne une caresse».

Nominations
Nouveaux archevêques à Detroit, Valence et New York

Le 5 janvier, le Pape a accepté la démission du cardinal Adam Joseph Maida, 79 ans, de sa charge d’archevêque de Detroit qu’il recouvrait depuis 1990. Son successeur a été nommé en la personne d’Allen Henry Vigneron, 60 ans, évêque d’Oakland depuis 2003 et précédemment auxiliaire de Detroit depuis 1996.
Le 8 janvier a été acceptée la démission du cardinal Vicente Agustín García-Gasco, 78 ans, de sa charge d’archevêque de Valence qu’il recouvrait depuis 1992. Son successeur a été nommé en la personne de Carlos Osoro Sierra, 64 ans, archevêque d’Oviedo depuis 2002 et précédemment évêque d’Orense depuis 1996.
Le 23 février a ensuite été acceptée la démission du cardinal Edward Michael Egan, 77 ans, qui recouvrait la charge d’archevêque de New York depuis 2000. Son successeur a été nommé en la personne de Timothy Michael Dolan, 59 ans, archevêque de Milwaukee depuis 2002 et précédemment auxiliaire de Saint Louis depuis 2001.


États-Unis/1
Obama et le réalisme de Niebuhr

Dans son éditorial du dimanche 18 janvier, Barbara Spinelli a souhaité que le nouveau président des États-Unis soit en mesure d’exercer son mandat sans se faire aider par de mauvais conseillers. L’article se termine ainsi: «L’historien Andrew Bacevich a écrit que les grands Américains sont rarement écoutés dans leur patrie, parce qu’ils disent des choses réalistes et par conséquents désagréables, peu séduisantes (The Limits of Power: The end of American Exceptionalism, New York 2008). Cela fait partie de la désintoxication de redécouvrir cette tradition. C’est dans la solitude qu’Obama pourra retrouver le réalisme de Reinhold Niebuhr, le théologien prophète qui a dénoncé, immédiatement après la deuxième guerre mondiale, l’“exceptionnalisme américain” et “le rêve de manipuler l’histoire, né d’un mélange particulier d’arrogance et de narcissisme: une menace potentiellement mortelle pour les États-Unis”».


États-Unis/2
Hillary Clinton et le poète Térence

«Dans toute entreprise, la bonne voie des sages est de chercher avant tout la persuasion». Telle est la citation insolite du poète latin Térence faite par Hillary Clinton à l’occasion de son discours au Sénat, tenu pour obtenir l’agrément à sa charge de Chef du Secrétariat d’État des États-Unis d’Amérique. Cette citation a été rapportée par La Stampa du 14 janvier dans un article intitulé: Hillary, addio alla forza bruta [adieu à la force brute ndr].


Moyen-Orient
Sabra et Chatila et un avenir d’espérance

«“J’espère qu’un jour, les enfants du Moyen-Orient regarderont ce film comme un vieux vidéogame dont ils n’ont plus rien à faire”. Tels sont les mots avec lesquels le metteur en scène israélien Ari Folman a retiré le Golden Globe obtenu avec son film Valse avec Bashir comme meilleur film étranger». Ainsi commence un article paru dans la Repubblica le 13 janvier. Valse avec Bashir est un film d’animation sur le massacre de Sabra et Chatila au cours duquel ont été tués environ trois mille palestiniens.


Sacré Collège/1
La mort de Laghi, Ghattas, Kim et Pham. Les 80 ans de Kitbunchu

Le 11 janvier est mort le cardinal romagnol Pio Laghi, 87 ans, préfet émérite de la Congrégation pour l’éducation catholique, créé cardinal par Jean Paul II en 1991. Le 20 janvier a disparu le cardinal égyptien Stephanos Ghattas II, 89 ans, patriarche émérite d’Alexandrie des coptes, créé cardinal par Jean Paul II en 2001. Le 16 février s’est éteint le cardinal coréen Stephen Kim Sou-hwan, 87 ans, archevêque émérite de Séoul, créé cardinal par Paul VI en 1969. Le 22 février est mort le cardinal vietnamien Paul Joseph Pham Dinh Tung, 90 ans, archevêque émérite de Hanoï, créé cardinal par Jean Paul II en 1994.
Ensuite, le 25 janvier, le cardinal thaïlandais Michael Michai Kitbunchu, archevêque de Bangkok depuis 1972, créé cardinal par Jean Paul II en 1983 a fêté ses 80 ans.
Le 23 février, le Sacré Collège compte donc 187 cardinaux, dont 115 électeurs en cas d’éventuel conclave. Restent 4 cardinaux créés par Paul VI, tous non électeurs.


Sacré Collège/2
Saraiva Martins promu à l’ordre des évêques

Le 24 février le cardinal portugais José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les causes des Saints de mai 1998 à juillet 2008 et jusqu’ici cardinal diacre du titre Notre Dame du Sacré Cœur, a été promu à l’ordre des évêques avec le Titre de l’Église suburbicaire de Palestrina. Il succède au regretté cardinal Bernardin Gantin, décédé le 13 mai 2008. C’est la première fois, au moins dans une époque récente, qu’un cardinal diacre est promu directement à l’ordre des évêques sans passer par l’ordre des prêtres.


Églises catholiques orientales
Nouveau patriarche des syro-catholiques

Le 23 janvier le Pape a reconnu dans la communion ecclésiastique le nouveau patriarche des syro-catholiques, élu par le Synode de l’Église syro-catholique qui s’est déroulé à Rome du 18 au 20 janvier. Le nouveau patriarche est Ignace Youssif III Younan, 65 ans, originaire de Hassaké en Syrie, évêque de l’éparchie nouvellement constituée de Our Lady of Deliverance de Newark des syro-catholiques des États-Unis et du Canada depuis 1995.


Curie/1
Nouveau directeur général de la Typographie Vaticane

Le 31 janvier le Secrétaire général d’État a nommé le nouveau directeur général de la Typographie vaticane – Editrice L’Osservatore Romano, le salésien don Pietro Migliasso, 59 ans, piémontais, qui était déjà depuis le 10 janvier le supérieur de la communauté salésienne au Vatican. Don Migliasso succède à son confrère don Elio Torrigiani, toscan, 77 ans, qui recouvrait les charges susdites depuis 1991.


Curie/2
Le secrétaire du Conseil pontifical pour la Famille évêque en Pologne

Le 4 février Mgr Grzegorz Kaszak, 45 ans, secrétaire du Conseil pontifical pour la Famille depuis 2007, a été nommé évêque de Sosnowiec en Pologne.


Curie/3
La révocation de l’excommunication des évêques lefebvristes

Le 24 janvier a été publié le décret de la Congrégation pour les évêques de révocation de l’excommunication des quatre évêques ordonnés illégalement en 1988 par l’archevêque Marcel Lefebvre.


Synode africain
Nomination des présidents et du relateur général

Le 14 février, pour la deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des évêques, qui aura lieu au Vatican du 4 au 25 octobre 2009, sur le thème L’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. «Vous êtes le sel de la terre… vous êtes la lumière du monde» (Mt 5, 13.14), le Pape a nommé: présidents délégués les cardinaux Francis Arinze, préfet émérite de la Congrégation pour le Culte divin, Théodore-Adrien Sarr, archevêque de Dakar (Sénégal) et Wilfrid Fox Napier, archevêque de Durban (Afrique du Sud); relateur général le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, archevêque de Cape Coast (Ghana); secrétaires spéciaux Damião António Franklin, archevêque de Luanda (Angola) et Edmond Djitangar, évêque de Sarh (Tchad).


Diplomatie/1
Nouveaux nonces au Pérou, à Panama, au Honduras, en Autriche, au Botswana et au Sri Lanka

Le 5 janvier l’archevêque originaire des Pouilles Bruno Musarò, 61 ans, a été nommé nonce au Pérou. Il était représentant pontifical au Guatemala depuis 2004 et il avait été auparavant nonce à Madagascar et à Panama.
Le 12 janvier l’archevêque espagnol Andrès Carrascosa Coso, 54 ans, a été nommé nouveau nonce à Panama. Il était auparavant représentant pontifical en République du Congo et au Gabon depuis 2004.
Ensuite, toujours le 12 janvier, le piémontais Luigi Bianco, 49 ans, a été nommé archevêque et nonce apostolique au Honduras. Prêtre depuis 1985, entré au service diplomatique en 1989, Bianco avait servi dans les nonciatures d’Italie, d’Égypte, d’Argentine, de Croatie et enfin d’Espagne.
Le 14 janvier, l’archevêque suisse Peter Stephan Zurbriggen, 66 ans, a été nommé nouveau nonce en Autriche. Il était représentant pontifical dans les Pays baltes et précédemment dans le Caucase et en Mozambique depuis 2001.
Le 7 février, l’archevêque américain James Patrick Green, 59 ans, représentant pontifical en Afrique du Sud et en Namibie depuis 2006, a également été nommé premier nonce au Botswana, pays avec lequel le Saint-Siège a établi des relations diplomatiques complètes le 4 novembre dernier.
Le 21 février le maltais Joseph Spiteri, 50 ans, a été nommé archevêque et nonce apostolique au Sri Lanka. Prêtre depuis 1984, entré au service diplomatique en 1988, Spiteri avait servi dans les nonciatures à Panama, en Irak, au Mexique, au Portugal, en Grèce, au Venezuela et enfin dans la seconde section de la Secrétairerie d’ État.


Diplomatie/2
Nouveaux ambassadeurs de France, de Hongrie, du Brésil et d’Australie

Le 26 janvier, le Pape a reçu les lettres de créance du nouvel ambassadeur de France près le Saint-Siège. Il s’agit de Stanislas Lefevbre de Laboulaye, 63 ans, diplomate de carrière, ancien consul général à Jérusalem (1995-1999) et qui vient de quitter le poste d’ambassadeur à Moscou.
Le 2 février, c’était le tour du nouvel ambassadeur de Hongrie: János Balassa, 58 ans, diplomate de carrière, ancien chef de Département au Ministère des Affaires étrangères.
Le 9 février a été reçu le nouvel ambassadeur du Brésil: Luiz Felipe de Seixas Correa, 64 ans, diplomate de carrière, ancien ambassadeur en Espagne, Argentine et Allemagne.
Le 12 février, c’était le tour du nouvel ambassadeur d’Australie, le premier qui résidât à Rome. Il s’agit de Timothy Andrew Fischer, 63 ans, vice-premier ministre australien de 1996 à 1999.


Diplomatie/3
Accord entre le Saint-Siège et le Schleswig-Holstein

Le 12 janvier 2009 a été signé à Kiel (République fédérale allemande) un accord entre le Saint-Siège et le Land de Schleswig-Holstein, qui règle les rapports entre ce dernier et l’Église catholique. C’est l’archevêque Jean-Claude Périsset, nonce apostolique en Allemagne, qui a signé pour le Saint-Siège en tant que plénipotentiaire. Pour le Land, c’était le ministre-président Peter Harry Carstensen. L’accord, qui comprend 24 articles, règlemente la situation juridique de l’Église catholique dans le Land de Schleswig-Holstein. Il établit entre autre des normes concernant l’enseignement de la religion catholique dans les écoles publiques, la reconnaissance par l’État des écoles gérées par l’Église, la formation universitaire, l’activité de l’Église dans les domaines pastoral, socio-sanitaire et caritatif, l’impôt ecclésiastique et le soin des édifices ecclésiastique sujets à la tutelle des monuments.